dix-huit mois de recherche-action au sein d’une résidence sociale, artistique et temporaire à Strasbourg

03 ¦ 2020
Médiations

L'impact de la différence d'organisation entre les deux associations sur le fonctionnement de l'Odylus

03 ¦ 2020 · Médiations Le positionnement des équipes d’Horizome et de l’association L’Étage L'archive interroge les différentes organisations des équipes accompagnatrices.
En questionnement Les différentes organisations des équipes accompagnatrices.
Illustration Pot d'accueil des résident·e·s co-organisé par l’Étage et Horizome – Salle commune, 25 avril 2019
Auteur·e·s Lauriane et Emma, membres d’Horizome, étudiantes en licence de « Sociologie de l'Intervention Sociale, des Conflits et de la Médiation », en stage à l’Odylus du 6 janvier à 15 mars 2020.

Contextualisation

Après quelques semaines de stage, nous avons pu commencer à analyser les pratiques professionnelles au sein de l’association qui nous encadre, donc Horizome et plus partiellement celles de l’Étage. En effet en observant et en posant des questions, nous nous sommes vite rendues compte qu’Horizome a une façon de s’organiser différente de ce que l’on peut avoir l’habitude de voir dans les structures du médico-social. C’est une association qui n’est pas en contact avec le public de la grande précarité dans ses missions habituellement. Cela a rapidement attiré notre attention car l’Étage (deuxième association exerçant sur notre lieu de stage) et Horizome (association qui nous a pris en stage) montrent de grosses différences dans leurs modes d’organisations et d’actions. Nous avons donc choisi de porter notre recherche sur la question suivante : quel est l’impact de la différence d’organisation entre les deux associations sur le fonctionnement de l’Odylus ?

Le lieu de notre stage est un lieu cogéré par Horizome, qui est une association qui regroupe un collectif d’artistes et de médiateurs culturels et artistiques, qui organisent différents projets mêlant l’art, la culture et l’insertion sociale à Strasbourg.

Horizome est l’association qui a accepté de nous prendre en stage et avec qui nous avons travaillé au cours de ce stage. «Horizome invite à l’échange, et tente de révéler les dynamiques locales par une approche favorisant les interactions entre différents acteurs du territoire. Les actions visent à mettre en valeur les richesses humaines, sociales, économiques et artistiques de Hautepierre pour ainsi faire évoluer la perception du quartier.» Créée à la base en 2009 dans le quartier de Hautepierre, l’association s’est beaucoup développée lors de ces dix dernières années et mène des projets dans d’autres quartiers, dont le projet de l’Odylus. Il y a deux salariés et cinq auto-entrepreneurs payés pour leur participation aux différents projets. À l'Odylus, les membres d’Horizome qui travaillent sur le projet ne sont pas payés au taux horaire, et n’ont aucune obligation de présence sur le lieu. Quatre personnes de l’association travaillent sur le projet, dont deux qui sont très présents sur place. Ils prennent régulièrement des stagiaires (une quinzaine sur les dix-huit mois) et des volontaires services civiques (deux sur la même période) au sein de la structure, ces derniers ayant un rôle de soutien et de complément du travail des membres d’Horizome. Leurs principales missions au sein de l’Odylus sont de recruter, d’encadrer et de faire la médiation de résidences d’artistes qui viennent à l’Odylus pour une durée de trois mois. Ce qu’ils appellent une résidence d’artistes, c’est la mise à disposition d’espace pour un collectif d’artistes, ou pour un artiste seul, ainsi qu’un budget de résidence. L’artiste en question organise donc des activités sur le lieu de résidence avec les personnes qui habitent à l’Odylus. La résidence qui avait lieu lorsque nous faisions notre stage était consacrée à deux cuisinières qui organisaient des ateliers de cuisines avec les résidents, en moyenne une fois par semaine.

L’Étage est l'autre association missionnée dans l’Odylus par la ville de Strasbourg. C’est une association implantée à Strasbourg depuis 1981. Elle a été dans un premier temps une association d’accueil, puis s’est transformée en restaurant social pour les adultes de moins de vingt-cinq ans, précaires et généralement sans abri. Actuellement, l’association se tourne vers un public et des activités plus larges, comme l’hébergement d’urgence de réfugiés et de personnes isolées, notamment à l’Odylus. Plusieurs salariés travaillent dans cette association pour l’Odylus. Il y a le chef de service à l’Étage qui est aussi responsable interne de l’accompagnement du projet Odylus. Il y a un moniteur-éducateur qui est en charge plus particulièrement des choses techniques. Une autre employée est éducatrice spécialisée qui est en charge de l’accompagnement social. Durant le dernier mois de notre stage, une nouvelle employée est venue travailler à l’Odylus avec un statut de monitrice éducatrice. Il y a une assistante sociale qui est revenue de son congé maternité à cette période également. D’autre part, il y a une apprentie à l’Odylus qui, en même temps, fait ses études pour devenir éducatrice spécialisée. Il y a également un stagiaire, qui aimerait travailler dans le social à l’avenir. Enfin, une volontaire en service-civique donne des cours de français à l’Odylus accompagnée d’un autre homme bénévole. On peut conclure que le nombre de personnes qui travaille à l’Étage est nettement supérieur à celui d’Horizome.

Contrairement à celui d’Horizome, l’emploi du temps des employés de l’Étage est figé : ils travaillent de 9 heures jusqu’à 17 heures. Nous n’avons pas pu avoir beaucoup de contact avec eux durant notre stage. Les missions principales de l’Étage dans l’Odylus est celui de l’hébergement, la maîtrise du bon fonctionnement du lieu et l'accompagnement social.

Méthodologie de suivi de stage

En ce qui concerne la méthodologie utilisée pour notre analyse professionnelle, nous avons commencé par appréhender le terrain en réalisant uniquement des observations participantes pendant environ un mois.

Nous participoins aux activités rassemblant des résidents de l’Odylus, qui sont soit les activités proposées par la résidence artistique, soit par des intervenants extérieurs bénévoles. Les cuisinières proposaient en général un à deux ateliers de cuisine par semaine auxquels nous essayions de participer en fonction de notre emploi du temps universitaire. C’était au cours de ces activités que nous avons rencontrés dès le début un certain nombre de résidents de tous âges (beaucoup d’enfants mais aussi des personnes âgées ou des jeunes entre ving et trente ans).

L’observation dans des temps de vie communs, hors activités n’était pas toujours simple car les habitants de l’Odylus ont des vies actives, les enfants vont à l’école en journée, ce qui fait qu’en pleine journée, en semaine à l’Odylus, il n’y a que les retraités sur place, et quelques personnes qui ne travaillent pas, mais celles-ci restent beaucoup dans leurs chambres.

Nos observations peuvent se découper en plusieurs points : les temps de vie communs (café, discussions, parties de ping-pong…), les ateliers de cuisine de la résidence artistique, les ateliers de bricolage organisés par une bénévole, et enfin la distribution alimentaire organisé par l’Étage (utile pour apprendre à connaître les employés de l’Étage). Ces observations nous ont permis de beaucoup discuter avec les résidents, qui se sont rapidement confiés à nous sur leurs problèmes à l’Odylus, ou en général.

Grâce à des entretiens, nous avons pu « reconstruire le processus de changement en identifiant les phases, la temporalité, les jeux d’acteurs et leur transformation au cours du temps. » En plus de ça, nous avions pu faire des observations directes, un avantage pour faire notre analyse.

Une de nos premières missions données par notre tuteur de stage a été de faire passer des entretiens de satisfactions par rapport à l’organisation de l’Odylus, aux résidents qui en avaient l’envie. Cette mission a été positive pour nous, sur deux aspects. Premièrement nous avons eu un prétexte pour engager la conversation avec les résidents au début de notre stage et avons pu commencer à établir un lien avec eux, et deuxièmement les réponses qu’ils donnaient à ce questionnaire nous ont permis d’avancer sur notre recherche sur le fonctionnement de l’Odylus par rapport à la co-gestion des deux associations.

Dans un second temps, nous avons réalisé des entretiens que nous avions préparés cette fois-ci, avec les membres de l’Étage et d’Horizome puis avec les cuisinières. Il s’agissait d’entretiens semi-directifs, les thèmes et les questions étaient déjà préparés mais nous restions ouvertes à toutes les nouvelles idées qui émanaient des réponses des personnes enquêtées. Les entretiens étaient longs, au minimum 1h et au maximum 2h30. Le fait que nous commencions à bien connaître les personnes que nous interrogions a permis qu’elles soient à l’aise face à nous malgré le fait que nous étions deux. Le cadre de l’entretien était chaque fois le même : le rez-de-chaussé de l’Odylus, dans un endroit isolé du bruit et du passage. L’ambiance était toujours très détendue, et ouverte, ce qui a permis à chaque personne de répondre le plus ouvertement possible.

L’entretien des cuisinières et des résidents nous ont alors permis d’avoir un avis neutre et extérieur aux deux associations. Nous avons fait cinq entretiens en tout. Les cinq nous ont apporté des choses différentes et nous ont aidé à avancer sur notre sujet de recherche.

Problématique en situation et premières analyses

Nous avons décidé, suite à notre compréhension du lieu, de travailler essentiellement sur une problématique : celle liée aux pratiques professionnelles des deux associations afin de comparer leurs modes organisationnels et de les mettre en lien avec le fonctionnement de l’Odylus. Nous avons choisi de travailler sur le lien entre les deux associations et non pas sur une seule des deux car au sein de l’Odylus, ce qui semble intéressant, mais aussi ce qui est marquant est la différence entre les deux modes de travail et de pensées de deux associations. Comment collaborent-elles ?

Pour s’intéresser à l’organisation il est important de s’intéresser aux caractéristiques formelles et informelles, celles-ci étant liées. Les caractéristiques formelles d’une association représentent ce qui est écrit et ce qui est dit officiellement pour les modes d’actions de l’organisation. Ce qui est informel représente les actions, les façons de faire qui ne sont pas prévues à la base, ce qui dépasse des écrits officiels.

Nous avons donc analysé la manière dont une association du médico-social et une association qui regroupe des artistes et des médiateurs artistiques peuvent collaborer ensemble sur un projet test tel que celui de l’Odylus.

Au tout départ de la mission, un projet commun a été rédigé par les deux associations missionnées dans l’Odylus. L’aménagement du bâtiment faisait partie des décisions collectives prises avant que le projet ne soit entamé. Au moment où l’aménagement s’est concrétisé sur le lieu du projet, certaines attentes n’ont pas été respectées :

L’aménagement du lieu s’est rapidement divisé en deux parties, une relevant de l’association Horizome (le rez-de-chaussée) et une autre à la deuxième association l’Etage (les étages). Ceci n’était pas prévu au départ. Les bureaux des deux associations auraient dû se retrouver au même endroit or actuellement celui d’Horizome est officiellement dans une pièce au rez-de-chaussée et ceux de l’Étage étaient au quatrième étage et ont été déménagés aujourd’hui au premier étage. Cette séparation spatiale ne favorise pas une communication très fluide et fréquente entre les deux associations : très peu de travail commun se construit. D’autre part, un service de restauration pour le dîner à destination des résidents aurait dû être mise en place par l’Étage. Celle-ci n’a jamais eu lieu, pour des raisons inconnues mais selon le chef de service de l’Étage, ce projet se fera peut-être dans le futur.

L’aménagement du bâtiment passe par l’état des lieux. Le centre d’hébergement provisoire Odylus est un projet créé en parallèle de la construction de logements rénovés qui dans le futur occuperont toute l’ancienne clinique dont la partie du bâtiment actuellement dédiée à l’Odylus. En tant que projet intercalaire, l’Odylus est soumis à des travaux permanents qui ont des répercussions sur la vie quotidienne des habitants. Les travaux sont aux abords du bâtiments, ce qui engendre des nuisances sonores et des dégradations matérielles. Par exemple, le revêtement de l’entrée du bâtiment a été détruit par les ouvriers en charge des travaux, ce qui l’a rendue boueuse. Les résidents sont obligés de passer par cet endroit pour rentrer et sortir du bâtiment, et rien n’a remplacé le béton. Globalement les travaux ont un impact sur les conditions de vie des habitants. Cela a peut-être des conséquences sur le traitement qu’ils font du lieu. En effet, de nombreuses dégradations matérielles ont été constatées dans les espaces communs depuis notre arrivée dans le stage. Cette pièce partagée a provoqué de nombreux changements par rapport aux dégradations tout au long de notre stage, c’est un sujet que nous développerons un peu plus tard.

Le rôle des pièces au rez-de-chaussée (la partie occupée par Horizome) n’est pas délfini en termes de fonctions. En effet, le rôle des pièces n’a pas été clairement déterminé, ce qui peut engendrer des difficultés à trouver ses repères, tant pour les résidents que pour les intervenants extérieurs. Nous l’avons constaté au cours d’un des entretiens avec un habitant. Il ne savait pas exactement comment étaient délimités les locaux entre les deux associations. En effet, la pièce commune joue plusieurs rôles à la fois : atelier, lieu de discussion, de travail, salle de sport, fumoir (fumer n’y est pas autorisé mais les responsables ont constaté que l’interdiction avait été bravée).

Il n’y a pas de règles précises qui ont été instaurées dès le départ pour accorder l’accès aux pièces. Suite à des dégradations répétées, un verrou a été installé sur la porte. Désormais, l’accès à cette salle est donné uniquement à certains habitants, qui deviennent alors responsables du lieu. Cette décision a provoqué des réactions diverses, parfois violentes de la part des enfants. De manière générale, il y a très peu de soin accordé aux lieux communs. Certains habitants participent tout de même au nettoyage et au rangement, régulièrement ou par intermittence. Selon l’un des auto-entrepreneurs d’Horizome, la relation qu’ont les habitants avec le bâtiment est peut-être liée au fait que « les gens [n’ont] pas forcément l’habitude d’avoir accès à des espaces partagés ». Le partage des responsabilités n’a pas été pensé pour être auto-géré, comme il l’aurait voulu.

La partie du bâtiment occupée par l’Étage est aménagée différemment. Elle est clairement délimitée contrairement au rez-de-chaussée. Elle comprend les quatre étages, où se trouvent les chambres des habitants, les sanitaires et les cuisines. Au premier étage, on trouve également l’espace réservé à la distribution alimentaire et aux bureaux. La distribution alimentaire a lieu tous les lundis et jeudis et représente pour Horizome une occasion pour venir dans les locaux de l’Étage ; celles-ci sont rares. Durant ces temps de distribution, certains habitants viennent récupérer des aliments donnés par la banque alimentaire. Les membres d’Horizome profitent du passage des résidents pour les aborder, souvent pour leur indiquer les ateliers qui auront lieu dans les prochains jours ou pour évoquer d’autres sujets, d’autres événements. Nous avons été en charge de cette mission à plusieurs reprises durant notre stage. Certains habitants nous évitent et passent à toute vitesse devant nous, d’autres au contraire prennent l’habitude de s’arrêter pour nous discuter un peu. C’est notamment à cette occasion que nous avons pris quelques instants pour rencontrer les membres de l’Étage.

Les horaires des membres de l’Odylus, ainsi que la façon dont les emplois du temps sont organisés témoignent d’une grande différence entre les modes organisationnels de l’Étage et Horizome.

Il y a d’un côté Horizome : son planning change souvent, il est fait en fonction des envies de chacun des membres d’Horizome qui participent au projet, mais aussi en fonction des résidences artistiques qui changent tous les 3 mois. Il est important de noter qu’il n’y a pas d’horaires à respecter, ce qui cause un décalage avec l’Étage. Les membres d’Horizome, auto-entrepreneurs sur le projet, ne sont pas payés au taux horaire fixe, mais disposent d’un budget général, donné par l’association, réparti entre eux et les résidences artistiques.

De l’autre côté, il y a l’Étage, dont tous les employés ont les mêmes horaires (9h > 17h). Il n’y a aucune permanence de nuit. Les termes de «pause» et de «fin de journée» reviennent régulièrement dans les échanges avec les salariés de l’Étage, et lors de conversations avec le stagiaire de l’Étage, il témoigne souvent de son envie de terminer son travail rapidement afin de pouvoir rentrer chez lui. Victor n’a jamais participé à des événements organisés à l’Odylus. Il l’explique en disant que «souvent quand y’avait des événements […] [il était] pas là.» On peut faire un parallèle avec ce qu’a dit Thomas (membre d’Horizome, référent concierge du projet Odylus) dans son entretien, à savoir que très peu d’employés de l’Étage participaient aux événements organisés par Horizome. Souvent les horaires ces événements ne coincident pas avec leurs horaires de travail. Victor cite un événement où il dit avoir aidé « aux préparatifs ».

Nous ressentons une philosophie différente en fonction de l’association et des statuts des personnes qui y travaillent. Les employés de l’Étage partent lorsque l’horaire de travail est terminé, peu importe la situation et rejoignent leur «vie privée». Nous observons l’inverse pour Horizome, les membres du collectif viennent quand ils ont envie, en fonction du nombre de personnes présentes à l’Odylus et des besoins. Fréquemment, il reviennent le week-end , ou restent le soir jusqu’à 20h-21h. Horizome n’est pas payé à l’heure mais au projet : ils n’ont donc pas de comptes à rendre. La césure entre leur vie privée et leur vie professionnelle est très mince. La présence régulière de proches du personnel d’Horizome renforce ce constat. Leurs familles viennent à l’Odylus lorsque des événements particuliers s’y produisent, ou même dans l’objectif de réaliser des activités avec les résidents.

En ce qui concerne les stagiaires et les services civiques employés à l’Odylus, leurs emplois du temps sont faits en fonction de leurs envies et de leurs disponibilités. Lors de son entretien, notre tuteur de stage a précisé qu’il adaptait son emploi du temps en fonction des disponibilités des stagiaires et surtout des services civiques présents sur ce projet. Ce choix permet de renforcer le sentiment de légitimité chez les nouveaux venus : le statut de stagiaire ou de service civique s’efface très rapidement car l’autonomie dans les horaires, et les missions à accomplir de manière générale est très grande.

Lorsque l’on demande à notre tuteur de stage s’il a l’impression de passer trop de temps à l’Odylus, il explique qu’il a trouvé « le projet de ses rêves », et que pour le moment ce n’est pas grave s’il passe beaucoup de temps à travailler. Néanmoins, il précise que mener ce genre de projets à long terme serait plus compliqué, que c’est le côté temporaire qui le pousse aussi à y consacrer beaucoup de temps.

Nous constatons donc une définition et une manière de l’appréhender le travail radicalement différente, selon l'organisation des associations, de leurs horaires et de leurs emplois du temps.

♥ Texte extrait du rapport de stage de Lauriane (tuteur → Zaï) et Emma (tuteur → Thomas), en licence de Sociologie de l'Intervention Sociale, des Conflits et de la Médiation, Université de Strasbourg, sous la direction de stage de Nicolas Amadio, juin 2020.